se sentir la au bon endroit 1
Se sentir là au bon moment, au bon endroit…

 Jade fait de la zumba
La semaine est complètement dans la continuité de la précédente. L’école à la maison chaque matin, avec des tensions répétitives depuis le retour des vacances ! Les diverses activités l’après-midi : plage, piscine, escapades, artisanat, cours de danse, de Zumba et de yoga ! Les soirées à lire, à jouer ensemble ou à créer.
Un spectacle de fin d’année scolaire à Galle pour aller applaudir Olivia et Elia qui chantent ce jour-là !
Jusqu’ici aucun événement majeur, la sérénité et la quiétude dominent enfin dans les axes principaux !

fête de fin dannee
Et puis il y a ce jeudi matin.

les chiens
Un matin comme tant d’autres. Le plaisir de me lever tôt pour apprécier le calme. Le câlin aux chiens. L’ouverture de la grande porte de la maison et l’accueil des premiers rayons de soleil. Apprécier le moment présent. Être reconnaissante de ce nouveau jour qui commence, ici, où j’aime être. Mes petits rituels quotidiens : m’occuper des chiens, préparer le petit déjeuner de mon trio d’amour, cueillir quelques fleurs blanches et les disposer dans un récipient rempli d’eau, faire brûler un bâtonnet d’encens et faire le tour de la maison pour y déposer son doux parfum qui accompagne mes pensées positives pour la journée.


À 9h, l’école commence sur la grande terrasse de l’étage.

ecole a la maisonUn bien bel endroit pour apprendre. Jade et Léon n’en sont pas toujours conscients. On essaye de leur rappeler mais… Ça me fait penser aux paroles de cette chanson que nous avons tant chantée à tue-tête “(le bonheur)… car c’est souvent après qu’on sait qu’il était là”. Nous voilà donc, avec nos cahiers et nos crayons, à étudier la conjugaison des verbes. J’avoue, ce n’est pas ce qu’il y a de plus drôle, mais bon, il faut passer par là, c’est utile !
Face à nous, le spectacle de la nature : bien plus drôle en effet ! Les écureuils se courent après. Les oiseaux chantent et se posent quand ils le souhaitent. Au loin, les singes semnopithèques (une des deux espèces endémiques de l’île) ! ) sautent de branche en branche. Un beau tableau vivant par lequel on aime se laisser distraire parfois. Et puis : bam ! Il s’est passé quelque chose au fond du jardin. On voit nos chiens courir vers les singes. Un petit singe est tombé d’un arbre et reste figé au sol. Les chiens lui hurlent dessus et le terrorisent… on hurle à notre tour pour éviter un drame et arrêter les chiens. Sans réfléchir un instant, on dévale l’escalier de la maison pour venir secourir le petit singe. David attrape les chiens et les enferment dans la maison, le temps de gérer la situation. Je reste à observer le singe blessé dans sa chute.
Il crie, apeuré. Ces singes vivent en groupe et ils sont tous là, sur les cimes des arbres, à hurler pour soutenir leur semblable. J’adore les singes. Depuis longtemps.

chita sur mes epaules

Lors de mon voyage en Amérique du Sud, j’ai pu réaliser un de mes nombreux rêves et vivre parmi les singes. En Bolivie, à Samaipata précisément, j’étais volontaire bénévole pour aider un « Refugio », un centre d’aide pour les singes. J’ai adoré cette expérience. J’ai appris beaucoup. J’ai donné tellement d’amour et en ai reçu tout autant. Quand tu arrives, on t’explique les tâches à effectuer pour l’organisation du lieu. Mais cela ne se passe pas toujours « comme c’est écrit ».Dès mon arrivée, un singe hurleur m’a choisi, elle s’appelait Chita ! Elle s’est installée sur mes épaules et ne m’a plus quitté. Ma mission n’avait plus rien à voir avec les consignes données. Je m’occupais de Chita ! Je jouais avec elle, elle m’accompagnait partout… on a créé une belle complicité toutes les deux ! Oh ! Elle était plutôt possessive et n’hésitait pas à mettre quelques tapes sur la tête si on m’approchait un peu trop !gnogno
Elle avait un compagnon, un singe hurleur massif, Gnogno, mais elle le délaissait pour être avec moi. Les singes hurleurs sont massifs, omnivores, et leurs cris peuvent être vraiment très impressionnants !
Il y avait plusieurs sortes de primates dont Simon, le singe araignée ! Qu’il était drôle celui-là. Un pelage noir brillant, très fin et complètement désarticulé ! Ses membres étaient tellement longs qu’il semblait ne pas contrôler ses mouvements. Il était toujours à l’affût d’un régime de bananes là caché dans le placard, et dès qu’il pouvait attraper quelque chose, il partait en courant sur ses quatre pattes. Je souris en repensant à la scène.


Bref, je m’égare… me voilà repartie en Bolivie alors que je parle de profiter du moment présent, à Sri Lanka

SABRINA TIENT UN SINGE DANS LES BRAS

Il vient de se passer un drame parmi les singes. Me voilà donc face à ce petit singe affolé, se trainant pour essayer de se déplacer et dans un bruit assourdissant dû aux cris des singes au-dessus.« Jade va me chercher les grands gants, il faut l’aider, au sol, il va se faire attaquer ». Et oui, ici, on apprend vite le cycle de la vie comme dit Jade, la vie-la mort, la chaîne alimentaire aussi. S’il reste au sol, il est en danger. Les cris des autres singes sont assez impressionnants. Je n’ai pas peur. Le temps de prendre les gants… et le petit singe s’est éteint. Il ne bouge plus et ses yeux sont fermés. Sa main, sans force à présent, enveloppe une feuille. Je pleure. Je le prends, il n’y a pas de trace de blessures, mais plus aucun signe de vie. Je me retourne vers les siens et leur montre ce corps sans vie. Je pleure, je leur demande de venir le récupérer, de ne pas l’abandonner ici sur le sol. Ils hurlent. Je pose le corps sur un tronc d’arbre, en appuie sur le ventre, je le laisse là… espérant que ces proches le récupèrent. Je recule en pleurant. À présent, il faut expliquer aux enfants… Expliquer que… cela nous semble injuste… mais qu’il faut l’accepter. Nous sommes tous attristés.Un peu sous le choc de la scène. Plus un bruit dans la maison. On guette ce qui se passe dans le jardin…Il ne se passe rien. Une maladresse de la part de Jade, et les chiens repartent en courant vers le petit singe. On court les rattraper. Une maladresse qui change tout… Je m’approche du singe. Il relève la tête.Ouiiii ! Il est vivant !!!! C’est incroyable. Il est vivant. Je remets les gants et le prends dans mes mains. Il me regarde, il n’a pas peur. Il a confiance. On se regarde et je pleure à nouveau… de joie cette fois-ci. Le petit singe est en vie. Je cherche les autres singes et je leur parle. Je leur montre que j’ai le petit singe, qu’il est en confiance. Merci la vie pour ce beau moment. Je le rassure, il me regarde. Je l’encourage et le pose au sol, maïs il se traîne et se laisse sur le sol. Je le saisis à nouveau. Il se laisse faire. Je lui parle. Je n’oublierai jamais ce moment, les yeux dans les yeux, face à face. Après un moment, je regarde les membres de son groupe, j’espère qu’ils vont venir l’aider, je le pose à nouveau, près d’un cocotier. Et voilà le petit singe noir qui repart parmi les siens. Le cœur léger, la tête dans les nuages, le sourire aux lèvres, je repose les gants et remonte à l’étage continuer le cours de français…
J’étais… je suis… je serai !
À suivre Sri Lanka "slow life" !