Prendre le bus à Srilanka : un incontournable !
Pour la demande de visa, il faut passer une visite médicale à Colombo. Alors, on se réveille tôt et on monte à la capitale ! Le trajet est simple :Unawatuna - Galle fort : en tuctuc (quelques minutes). Galle – périphérie de Colombo : en bus (par l’autoroute, environ 1 h 30). Pour arriver à Pettha, en bus (selon les embouteillages, la durée peut varier, approximativement 1 h). Enfin, un dernier tuctuc afin d'arriver à l’adresse précise, à l’heure du rendez-vous ! Nous voici face à un grand bâtiment, où toute entrée est contrôlée. On passe d’un bureau à un autre, on nous identifie avec un bracelet. On prend l’ascenseur. Ce qui était commun dans notre vie « avant le voyage », devient une exception dans notre mode de vie actuel ! Je sais, cela peut faire sourire ! Pour Jadeon, un ascenseur, un escalator… c’est un peu comme un manège ! Ça sort de l’ordinaire !
Cette grande tour nous rappelle la Malaisie, et surtout les trois mois passés à Kuala Lumpur !
On devait dormir trois nuits dans ce minuscule appartement, afin de découvrir cette grande ville, mais le monde s’est paralysé (COVID-19) et nous y sommes restés trois mois !Quasiment 24/24 ! Nous ressentons tous les quatre le même sentiment : retour à Kuala Lumpur ! Émotion amplifiée lorsqu’ils nous demandent de porter le masque chirurgical ! Ohhhh ! Au secours!!! On a l’impression d’être dans un rêve commun, tout est là : le building, les masques, les corbeaux qui croissent, et bientôt la piqûre… C’est vraiment une étrange sensation ! Il y a beaucoup de prétendants au visa résident ! Tout est très bien organisé : ici le questionnaire, là la séance photo, le rendez-vous avec le médecin, la radio des poumons pour les adultes et la prise de sang ! Ah ! La prise de sang : une épreuve à passer pour Jadeon. Léon demande à être le premier, il fait preuve de beaucoup de courage et cela lui demande beaucoup de maîtrise de soi. Ensuite, c'est à mon tour. Puis David. Et, enfin, Jade qui est tétanisée face au siège. Elle demande à Léon si cela est douloureux, « non », répond son frère avec beaucoup de gentillesse et d’amour, alors qu’il doit encore gérer ses émotions (il me le confiera plus tard). Jade refuse catégoriquement de faire la prise de sang. Il y a une centaine de personnes dans la salle d’attente… “Jade, on n’a pas le choix, c’est une règle à suivre pour être autorisé à vivre sur cette île” Honnêtement, à ce moment-là, David et moi pensons, qu’elle va nous faire un scandale et refuser définitivement de confier son bras à l’infirmière. En quelques minutes, nos pensées sont communes : non, elle ne peut pas faire ça, on fait tout notre possible pour rester vivre ici, elle ne va pas tout anéantir pour une prise de sang. Situation délicate, difficile, inconfortable…. Surtout que d’autres personnes attendent leur tour. Un moment de lucidité la fait avancer. Elle nous confie alors : “je préfère décider de le faire, j’avais peur que vous me forciez”. Ouf ! C’est bon, on a les quatre prélèvements… À présent, on doit attendre les résultats ! Jade et Léon ont un peu le vertige et se reposent de tant de pression cumulée. Un médecin convoque la famille dans son bureau. C’est assez formel, il est écrit sur le mur que tout comportement agressif sera signalé directement à l’immigration avec les conséquences évidentes concernant les visas. Le médecin interroge les enfants, nom, prénom, date de naissance…Puis, il sourit et entame une conversation avec nous. Il est surpris que nous parlions anglais ! Pourtant, nous sommes dans un endroit spécifique aux demandes de visas longue durée, cela veut bien dire pour s’installer et vivre au sein de la population locale. Il me dit qu’il doit y avoir 5% des personnes qui passent dans son bureau qui sont capables de répondre à ses questions en anglais. Cette fois-ci, c’est mon étonnement qui le fait sourire ! Bref, il valide notre demande. Aucun problème aux poumons, pas de trace d’HIV, de Malaria, ni même de Filariose ! Nous étions confiants, mais nous voilà rassurés, car il est préalablement indiqué qu’ils t’emmènent directement à l’hôpital pour te faire soigner.
Allons fêter ce pas en plus vers l’obtention des visas !
Même si ce n’est qu’une petite victoire face au but à atteindre ! L’après-midi, on se balade, on flâne, on observe l’agitation en ville ! Chacun a ses petites attentes quand on monte à la capitale. Jade et Léon aiment aller dans les magasins de jouets et manger un sandwich saucisson-baguette !David aime croquer dans un burger ! Moi, c’est le magasin de tissus indiens qui m’attire… et les boutiques d’arts créatifs ! Comblés, nous reprenons le bus vers la périphérie de Colombo. Pas de soucis, on est dans les temps, il y a encore plusieurs bus pour rejoindre Galle… Ça, c'est quand tu n’as pas conscience des embouteillages qui se multiplient à cette heure-ci ! Tu y crois jusqu’au bout… Moi, j'adore être là, au milieu de la population. Je me sens heureuse, et je le répète à chaque fois à David, qui sourit. Je ne suis pas certaine qu’il me comprenne dans ces moments-là, mais si je suis heureuse… il partage mon bonheur ! C’est aussi ça l’Amour.
Prendre le bus à Srilanka est un incontournable !
Déjà l’extérieur du véhicule est souvent incroyable : coloré et décoré. Ensuite, tu entres et tu découvres “la cabine de pilotage” ! Le chauffeur a une place spacieuse et généralement tout un tas de grigris qui pendouillent autour de lui. Des statuettes religieuses, des piments, des trucs et des bidules que je ne sais identifier. Ah ! Il a aussi un interrupteur pour charger son téléphone portable, preuve de l’adaptation au modernisme ! Alors, tu entends la musique ! Ou plutôt succession de musiques, un peu comme dans les films de Bollywood ! Ah ! C’est festif ! Pas de quoi tomber dans la mélancolie ou l’ennui ! Moi, ça m’amuse tout ça ! Enfin, tu tournes la tête et découvre les rangées de sièges, enfin lorsque l’allée centrale n’est pas déjà bondée par une cinquantaine de personnes. Les premiers sièges sont réservés aux moines et aux personnes fragiles. Enfin, tu découvres toutes ces personnes. Les femmes en sari, les femmes voilées, les femmes dites modernes en jeans et baskets ! Les hommes en sarong, les hommes en short, les hommes en tenue de bureau, chemise, cravate, pantalon à pinces, souliers et ceinture en cuir (souvent bien trop grande).
Dans le bus, on voit rarement des enfants et il y a peu de touristes.
À ce moment-là, nous sommes les seuls « suddhu », les seuls blancs ! J’aime être là et observer ces générations et ces styles qui se côtoient. C’est beau. Chaque singularité est une curiosité à découvrir. Pour finir, il y a cet homme ! Cet homme au milieu de tous. Celui qui ne se remarque pas, mais qui identifie chaque personne qui entre. Il m’épate. Il peut être partout, à tout moment et nul ne s’amuserait à l’éviter ni à le tromper. Il a une liasse de billets dans une main et une machine qui ressemble à une machine à carte bancaire dans l’autre… mais on est bien loin de cela. Ici, tous les paient avec des billets (ou rarement des pièces). Cet homme, c’est le caissier. Je ne sais pas comment il fait, mais chaque passager paie sa place et à son ticket. Il ne se positionne pas à l’entrée ; cela ralentirait le départ du bus ! Il se déplace à l’intérieur du bus en mouvement, parfois même, il profite d’un arrêt-seconde pour descendre du bus et y remonter à l’avant en courant !
Il est épatant. Ici, il n'y a pas de tarif unique, tu paies à la distance parcourue ! Il connaît donc tous les arrêts, tous les tarifs, il les multiplie par le nombre de personnes et imprime un bout de papier sur lequel les tickets individuels apparaissent. Celui-ci doit avoir une sacrée expérience… et quelle endurance ! Il nous semble même reconnaître celui que nous avions eu, à l’aller, il y a plus de six heures ! Après plus d’une heure trente dans ce bus, il se rappelle où nous devons descendre et nous fait signe afin de ne pas manquer l’arrêt. Il est brillant. Nous arrivons à la gare routière, mais le dernier bus est déjà parti… et oui, une fois plein, il part ! À quoi bon rester et attendre une heure de départ indiquée sur un tableau si, de toute façon, il n’y a plus de place assise ! Bon, eh bien, nous allons utiliser « Pick me », cette application locale qui va nous permettre d’avoir une voiture avec un chauffeur pour le retour… et de rentrer chez nous, à Unawatuna.
À suivre...Début juin , il ne se passe plus rien ! Enfin... !