
Pas de probléme pour les touristes à Sri Lanka
Semaine très très mouvementée! Ça part dans tous les sens… par où commencer d’ailleurs? Les nouvelles sur les réseaux sociaux annoncent successivement les fortes pluies ou les manifestations: on peut dire que le climat actuel à Sri Lanka est agité! Nous sommes toujours en CURFEW = COUVRE-FEU, depuis le 06 et jusqu’au… 12…14…15… nous apprenons les prolongations au jour le jour! Il est difficile de connaître la réglementation exacte. Certains disent que les touristes ne sont pas concernés…. Mais les annonces ne précisent pas cette nuance! Des clients de l’hôtel devaient rejoindre l’aéroport, moment de doute jusqu’à ce qu’ils puissent l’atteindre! D’après leurs messages, il y a eu des barrages de manifestants, qui voyant des touristes ouvrent le passage… des contrôles de Police qui voyant des étrangers laissent passer… bref PLUS D'APPRÉHENSION QUE DE COMPLICATIONS à ce que j’ai compris! Dans le pays, les manifestations s'intensifient... Il avait été indiqué le 09 MAIcomme date fatidique, et ce jour-là, il n’y a pas eu de compromis, donc la grosse manifestation du 11 MAI est maintenue. Elle annonce un mouvement plus ferme de la part des protestataires! Nous vivons UNE PAGE D'HISTOIRE; nous sommes arrivés fin mars à Sri Lanka et voilà ce qu'il s'est passé :
- 31 mars : 1ères grosses manifestations à Colombo.
- 9 mai : le 1er ministre, Mahinda Rajapaksa, démissionne sous la pression du peuple.
- 12 mai : Ranil Wickremesinghe devient 1er ministre.
- L’inquiétude grandit pour les habitants de Sri Lanka… et pour les touristes ! Mais pas l'insécurité !
Les pluies sont de plus en plus fréquentes dans le sud du pays:
Les conséquences de plus en plus pénibles! D’ailleurs, nous rentrons toutes les tables extérieures… le Voulez-vous semble se préparer à la « LOW SEASON » et change d’allure. Pour nous, qui vivons sous les toits, dans un bâtiment différent de l’hôtel, les fuites sont inquiétantes à présent. David multiplie les interventions et le son des gouttes d’eau sur les casseroles commencent à prendre un rythme un peu trop rapide… et pourtant nous aimons les percussions! Les branches des cocotiers continuent à se décrocher. Les noix de Coco tombent sans prévenir. La plage disparaît, laissant place à l’océan très agité. Les clients sont moins fréquents.
L'ÉQUIPE DU «FBOY ISLAND » quitte l’hôtel, le tournage est terminé! SANJAY, reste au maximum avec nous, il paraît triste de quitter le Voulez-vous! Il me confira plus tard que cette période était là plus belle de sa vie… qu’il n’oubliera jamais tous ces moments partagés avec la famille Jadeon!
En parlant de départ…L’une des employées sri lankaise qui travaille en cuisine doit rendre son tablier. Malheureusement la saison basse ne permet pas de garder LILA, elle en avait été avertie, mais c'est un moment difficile à vivre quoi qu'il en soit. Nous lui organisons une fête de départ pour saluer son travail et honorer sa personne.
Si la saison touristique reprend:
Dans quelques mois, nous serons heureux de la revoir chaque jour! Les gérants de l'hotel sont vraiment attachés au bien-être du personnel local. Les salaires sont au-delà du Smic local (qui est d'environ 35 €/mois, salaire moyen est 134 €/ mois, d'après mes recherches en 2022). Il y a des primes. Ils sont présents et les aident financièrement en cas de problème de santé. À présent, ils tiennent même compte de la dévaluation de la roupie sri lankaise et ont su comment ne pas appauvrir leur personnel. Nous sommes très contents de pouvoir être l'intermédiaire: nous recevons les bonnes nouvelles et les transmettons. Nous recevons les sourires et les remerciements et les transférons.
Alors… les départs… d’autres s’annoncent en cascade ! ZOHREI, qui travaille avec nous, va finalement rentrer en Iran plus tôt que prévu; les préoccupations personnelles, la météo, les tensions actuelles l’encouragent à quitter Sri Lanka dans quelques jours.
Et il y a la convocation de DAVID. En résumé; David a eu un grave accident de moto en décembre 2018. En 2021, il y a eu des complications suite à l’opération, et donc la réouverture de son dossier d’assurance! En juin 2022, il doit se présenter devant les experts. Alors, il va devoir faire un aller-retour. Dans 2 semaines, la famille va être séparée, alors que nous vivons 24h /24h depuis deux ans. Franchement, ça met un coup au moral. Un matin, au moment de l'école, je propose aux enfants d’écrire la liste de ce qu’ils aimeraient que papa ramène de France… autant trouver UN CÔTÉ POSITIF à cette situation! Je partage avec vous cette liste.Pour le dentifrice, ce n'est pas qu'il n'y en a pas; mais les goûts sont... exotiques! Papaye, mangue : pas évident de s'y habituer!
Il y a ce MÉLANGE DE SENTIMENTS au cours de nos balades en scooter. J’adore quand on part sur les routes! J’ai toujours aimé ce sentiment de liberté que procure la conduite d’un deux roues… j’ai gardé ma vieille VESPA plus de 20 ans et ceux qui m’ont connu savent combien j’y étais attachée! Elle et moi, nous étions inséparables, toujours en vadrouille! Bref, ça, c'était avant… je m’égare!
Donc nos escapades à scooter sur les routes des alentours! Ce que j’aime le plus, c’est découvrir les scènes du bord des routes. On roule et on se retrouve derrière quelques bovins en train de marcher au milieu de la route! Ici pas de fermier pour les guider : ils vont où ils veulent! Tout comme en Inde, il ne faut pas les importuner! On attend et on double quand on peut! Doubler… mouais pas si évident! Parlons un peu de LA CONDUITE SUR L'ÎLE ! Je crois que l’on peut résumer ainsi : c’est le plus gros qui passe! D’abord les camions… puis les vans… les voitures… les tuctucs… les motos… les scooters… les vélos et enfin les piétons! On n’hésite pas à klaxonner à chaque fois que l’on va doubler, c'est même conseillé! Ah ! Une autre précision, la conduite est à gauche! Alors, on adapte ses réflexes! Et on évite tous les animaux! Les chiens, les chats, les bovins, les bovidés, les gallinacés (paons, poules…)! Ah oui, conduire par ici demande une sacrée adaptation au milieu qui nous entoure! Mais les bords de la route sont tellement beaux…À chaque intersection d’un chemin, où d’un virage, on découvre une scène. Les jolis saris colorés…Les longues chevelures noires et brillantes des sri lankaises…Les enfants en uniforme qui rentrent de l’école…Les étals de fruits…Les marchands en tout genre…Les arbres et les fleurs…Les singes sur les branches…Les oiseaux sur d’autres…Puis une plage déserte apparaît…Et, on traverse un petit village animé…Les bus, à la conduite dynamique, qui surgissent… et te rappelle à la vigilance!
Et puis il y a la nouveauté, LA TRISTE RÉALITÉ.La pénurie de carburant et de gaz créé un nouveau décor. Il y a d’immenses files d’attente qui se créent aux abords des stations-service. Sur plus d’un kilomètre, deux lignes parallèles: l’une pour les tuctucs et les voitures, l’autre pour les motos et les scooters. Sincèrement, quand on passe à côté de toutes ces personnes, nous, les touristes ayant encore du carburant pour se promener, c’est super gênant et mes larmes coulent sous mon casque. Pourtant, eux, nous sourient et nous saluent. J’explique à Jade ce qu’il se passe et lui fait remarquer qu’ils nous sourient alors que… je vous laisse réfléchir à la suite de la conversation. Une belle leçon de vie pour nous tous. Puis, on dépasse la station-service et là, on réalise que la file d’attente est aussi de l’autre côté ; mais ce sont les bus et les camions de ce côté. Les larmes coulent à nouveau, nous visualisons ce qu’il se passe. Nous comprenons toutes ces images que l’on regardait derrière nos écrans. La gorge se noue, le constat est douloureux à admettre. Comme dit David « plus jamais je râlerai pour une file d’attente ». La vie nous a mené ici, peut-être pour apprendre cela, et l’enseigner à nos enfants. Et vous voyez même là, il y a de la beauté.
LA BEAUTÉ de croiser ces sourires malgré la situation qui les affecte. LA BEAUTÉ de voir l’organisation qui s’est mise en place pour ne pas trop perturber la conduite des autres véhicules. LA BIENVEILLANCE de ne pas rester stationné (même dans la file d’attente) devant les étalages ou les entrées des quelques magasins, pour ne pas manquer des ventes.
LA SOLIDARITÉ de voir que devant des maisons, certains ont installé une table avec quelques gobelets et des carafes d’eau pour soutenir l’attente.
Une fois de plus, je reste épatée, émerveillée… Je n’oublie pas la tristesse de cette situation, j’en pleure encore en la décrivant. Cependant, je suis admirative face à l’unité de ce peuple ; je prends des leçons quotidiennes.Nos enfants sont témoins de tout ce qu’il se passe ici.On leur explique, ils comprennent. Ils questionnent parfois.Nous aimons entendre leurs réflexions. La bienveillance naturelle des enfants ne les quitte pas… ici, ils ont la preuve de son importance.
LA THÉORIE EST RAPIDEMENT REMPLACÉE PAR LA PRATIQUE.
N’est-ce ce pas l'un des principaux avantages d’être des enfants en voyage d’ailleurs ?
Jadéon en voyage...